Voici la proposition adoptée en assemblée générale:

Considérant que les stages non rémunérés constituent du travail gratuit et que ceux-ci ont cours dans les domaines traditionnellement et majoritairement féminins;

Considérant que les compressions budgétaires du gouvernement dans le secteur public deviennent le fardeau des travailleur.euse.s mais aussi des stagiaires, parmi lesquel.le.s sont surreprésenté.e.s les femmes, les parents-étudiant.e.s et les personnes immigrantes, au même moment où les stages déjà rémunérés permettent l’obtention de crédits d’impôts, de subventions et autres mesures d’allégement fiscal aux entreprises;

Considérant qu’en 2017-2018, quelques journées de grève de plus de 20 000 étudiant.e.s ont contraint le gouvernement à octroyer aux étudiant.e.s en éducation une compensation financière pour leur stage final;

Considérant qu’une compensation financière n’est pas une solution pérenne, qu’elle ne reconnaît pas le travail accompli par les stagiaires et qu’elle n’a aucune incidence sur leurs conditions de travail;

Considérant que 20 associations étudiantes réparties en Outaouais, à Montréal, à Québec, à Sherbrooke et à Trois-Rivières ont lancé l’ultimatum au gouvernement de déclencher la grève générale illimitée des cours et des stages à l’hiver 2019 advenant son refus de mettre en place un programme de rémunération pour tous les stages à tous les niveaux d’étude;

Considérant que la semaine de grève du 18 au 24 novembre 2018, menée, à son plus haut point, par près de 60 000 étudiant.e.s dans 7 régions différentes, a contraint le gouvernement à entendre les revendications étudiantes, notamment lors d’une rencontre le 13 décembre 2018;

Considérant que le travail entamé par le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur a pour but de hiérarchiser les stages et les niveaux d’études, et de maintenir l’exclusion des stages de la Loi sur les normes du travail;

Considérant que l’ Association des étudiantes sages-femmes du Québec – AESFQ a déjà adopté un mandat de grève générale illimitée;

Considérant que plusieurs assemblées générales de grève se tiendront dans les prochaines semaines à travers le Québec;

Considérant la nécessité de maintenir des espaces de débats et d’organisation durant la grève afin de discuter de son déroulement, des actions à venir et des offres du gouvernement;

Considérant qu’une grève des cours n’entraîne pas une reprise complète des heures manquées;

Considérant que les étudiant.e.s exécutent déjà des centaines d’heures de stage durant lesquelles elles démontrent leur aptitude à exécuter des tâches dans leur milieu de travail;

Considérant que les journées de stages manquées à l’occasion de la grève adoptée en travail social et en enseignement à l’automne 2017, l’hiver 2018 et l’automne 2018 n’ont pas été reprises et n’ont pas empêché l’atteinte des objectifs de la formation pratique;

Considérant la journée de la justice sociale et la Global Intern Strike le 20 février, la journée internationale des femmes le 8 mars, l’appel à la grève pour le climat le 15 mars et la journée contre la brutalité policière aussi le 15 mars;

Que l’AFESH soit en grève le 20 février, le 6 mars, le 7 mars, 8 mars, le 15 mars et les 18 au 22 mars 2019;

Que l’AFESH soit en grève générale illimitée jusqu’à la rémunération de tous les stages à tous les niveaux d’enseignement à partir du 18 mars, si: 20 000 étudiantes, incluant l’AFESH réparties dans 3 régions administratives adoptent un mandat de grève (d’une semaine, d’une semaine reconductible ou d’une GGI);

Qu’une première assemblée générale de reconduction de grève se tienne le vendredi 22 mars, et au minimum une fois par semaine advenant sa poursuite;

Qu’à chaque assemblée générale de reconduction se tiennent des discussions sur l’efficacité de la grève et l’état de la mobilisation, et que se tienne un vote sur la continuation ou non de la        grève;

Que l’AFESH exige la rémunération de toutes les heures de stage complétées à la session hiver 2019;

Que l’AFESH s’oppose à la reprise des heures de stage manquées à l’occasion de la grève;

Qu’advenant une reprise des heures de stage, dans certains cas exceptionnels, l’AFESH défende une reprise partielle des heures manquées à l’occasion de la grève comme c’est le cas pour la formation théorique;

Que l’AFESH diffuse les informations et événements du Comité des stagiaires, et encourage une organisation multidisciplinaire contre les représailles à la suite de la grève;

Que, durant cette grève, l’AFESH participe aux rencontres hebdomadaires de la Coalition montréalaise pour la rémunération des stages et qu’elle invite tous ses membres à y participer.