Académique
L’AFESH fournit de l’aide dans le cas de litiges académiques avec un département, un ou une professeur-e, un ou une chargé-e de cours, etc. Si vous considérez avoir reçu un traitement injuste dans un cours, par exemple de la discrimination, un échec injustifié ou des délais de remise déraisonnables, vous pouvez contacter l’AFESH pour savoir quels sont les recours possibles dans ces situations.
De plus, à l’UQAM, les plans de cours sont négociés et adoptés par les étudiantes et étudiants et le.la professeur.e d’un cours. L’AFESH peut vous aider à vous y retrouver, et à venir dans votre classe si nécessaire. Une description exhaustive de ce processus se trouve plus bas dans cet article.
Plaintes et griefs
Un des mandats de base de l’AFESH est la défense des intérêts académiques de ces membres. Ainsi, le syndicat étudiant a comme devoir de défendre tout membre n’étant pas représenté par une association modulaire ou appartenant à une association modulaire inactive sur le plan académique. L’AFESH interviendra aussi en faveur d’un ou d’une membre lors de griefs particuliers ou dans le cas d’un éventuel conflit entre un ou une membre et l’administration uqamienne.
Le grief est un outil de défense des droits et intérêts des étudiants et étudiantes. Il consiste à faire une démarche de plainte auprès de son association étudiante afin de dénoncer une situation jugée insatisfaisante dans un cours ou avec un ou une professeur.e, le tout afin d’obtenir un dénouement positif pour l’étudiant ou l’étudiante. L’efficacité de cette mesure vient du fait que le grief, lorsque mené à terme, est inscrit au dossier du ou de la professeur.e concerné.e. Il est important de souligner que tout le processus est confidentiel.
Toutes les formes de désagréments vécus durant un cours, tant sur le plan du contenu que de la forme de l’enseignement, peuvent faire l’objet d’un grief. Cependant, l’expérience démontre que certains problèmes reviennent plus souvent que d’autres : corrections injustes, lacunes dans l’enseignement (forme ou contenu) ou encore discriminations diverses des professeur-e-s envers les étudiants et étudiantes.
Il existe, au sein des structures de l’UQAM, des mécanismes sensés permettre le règlement des conflits académiques (modifications de notes, révision de notes, ombudsman, etc.). Cependant, toutes ces procédures institutionnelles, bien qu’elles puissent parfois être efficaces, demeurent mal adaptées à la condition étudiante et ne saurait remplacer le recours aux associations étudiantes. En effet, une association étudiante peut, en tant que syndicat étudiant, exercer des pressions sur les instances de l’Université et amener un règlement plus rapide des conflits.
Ce sont généralement les associations modulaires (de programme) qui sont les plus aptes à traiter les griefs. Étant la plupart du temps en lien avec les représentants étudiants ou les représentantes étudiantes des comités de programme, ces associations sont généralement mieux informées que l’association facultaire sur les enjeux académiques particuliers. Toutefois, il peut arriver que certaines associations modulaires soient peu fonctionnelles, notamment lorsque le poste aux affaires académiques est vacant ; dans de telles circonstances, l’AFESH (votre association facultaire) peut s’avérer une solution de rechange intéressante.
Comment déposer un grief concrètement ? Premièrement, il faut s’adresser à son association étudiante et lui demander comment elle traite habituellement ces demandes. Après avoir rempli le formulaire disponible (ou écrit un court texte lorsque celui-ci est inexistant), le suivi de la demande peut varier, allant de la simple intervention institutionnelle ou, dans des cas plus sérieux, à des actions plus directes.
Dans ce cas, il est toujours possible de venir proposer en assemblée générale pour que des actions collectives soient entreprises lorsqu’un conflit semble avoir une portée générale. Notons pour finir certains petits trucs qui améliorent grandement l’efficacité d’un grief :
La force du nombre : un grief a toujours plus de poids lorsqu’un grand nombre de personnes le signe (au lieu d’une seule).
Présenter des documents : rien de tel que des « preuves compromettantes » qui appuient l’argumentaire du grief.
S’impliquer activement dans le processus : malgré toute leur bonne volonté, il peut arriver que les exécutantes et exécutants d’associations étudiantes ne fassent pas un suivi efficace des griefs. Dans ce cas, un suivi personnel permet de faire avancer le cas malgré tout.
Ententes d’évaluation
Les renseignements qui suivent concernent la négociation des ententes d’évaluation de l’enseignement, et plus particulièrement les étudiants et étudiantes du premier cycle. Pour ce qui est des deuxième et troisième cycles, le règlement de ces niveaux ne traite pas réellement de l’entente d’évaluation. Quoiqu’il en soit, l’étudiant ou l’étudiante des cycles supérieurs pourra néanmoins tirer profit des conseils prodigués dans cette page.
L’entente d’évaluation est un gain historique issu des premières luttes étudiantes visant à démocratiser l’enseignement. Avant la fin de la deuxième semaine de chaque session, une entente doit être négociée entre les étudiants et étudiantes et l’enseignant ou l’enseignante de chaque cours. L’entente traite du déroulement du cours, de la charge de travail, des échéances et des modalités d’évaluation. L’élaboration de cette entente est une étape importante pour les étudiants et étudiantes puisqu’elle peut influer grandement sur la valeur et la nature de leur formation, en plus d’avoir un impact prépondérant sur le déroulement d’une session. Elle doit être consignée par écrit et signée par l’enseignant et deux étudiants ou étudiantes représentant le groupe cours.
Dès le premier cours, l’enseignant ou l’enseignante doit déposer son plan de cours qui devrait contenir :
- le sigle et le titre du cours ;
- le descripteur officiel du cours (résumant le contenu en quelques lignes) ;
- les objectifs proposés par l’enseignant ou l’enseignante ;
- le contenu des apprentissages (la matière enseignée)
- les modes d’évaluation des apprentissages (résumés de lecture, exposés, examens), le nombre de travaux à remettre, la pondération des échéances, la forme d’évaluation (individuelle ou collective) ;
- les critères d’évaluation (qualité du français, capacité de travail en équipe, esprit critique, capacité de synthèse) ;
- les modalités d’organisation du cours (cours magistraux, laboratoires, séminaires, progression dans la matière).
En pratique, tous ces éléments devraient être soumis à la discussion.
Le plan de cours doit être remis en classe et en nombre suffisant aux étudiants et aux étudiantes lors du premier cours. À moins d’un cas exceptionnel tel que l’embauche d’un ou une chargé-e de cours peu de temps avant le début de la session, rien ne saurait justifier l’absence de plan de cours. Si certains des éléments mentionnés n’y apparaissent pas, demandez à l’enseignant ou l’enseignante de le préciser en classe et de noter tout changement apporté audit plan de cours dans l’entente d’évaluation.
Déroulement de la négociation
Après que l’enseignant ou l’enseignante ait présenté et expliqué son plan de cours et que des éclaircissements aient été apportés à vos questions, vient la période où les étudiants et étudiantes doivent s’entendre entre elles et eux.
L’enseignant ou l’enseignante est alors invité-e à quitter la salle de cours. De cette façon, l’ensemble des étudiants et étudiantes peut discuter plus librement. Le groupe peut nommer une personne pour animer le débat et attribuer des tours de parole. Lorsque le groupe a fait un choix, par consensus ou par un vote formel, l’enseignant ou l’enseignante est invité-e à réintégrer les lieux et un ou une porte-parole lui expose les demandes du groupe. La négociation est alors ouverte. Il ne faut pas hésiter à faire de véritables propositions et à « tenir son bout » durant la négociation. La conclusion de l’entente ne doit pas se résumer à une simple intervention de l’enseignant ou de l’enseignante demandant si une personne n’est pas d’accord avec son plan de cours. Une discussion collective doit avoir lieu, même si elle n’aboutit à aucune modification. Dans certains modules, le corps enseignant est parfois peu habitué – et même réticent – à procéder à des ententes d’évaluation. Rappelez-vous que cette entente influencera grandement le déroulement de votre session et qu’en soi elle constitue un droit de regard élémentaire sur l’enseignement prodigué.
Signature de l’entente
Le règlement des études de premier cycle prévoit que l’entente d’évaluation doit être signée par l’enseignant ou l’enseignante et par deux étudiants et étudiantes désigné-e-s par le groupe-cours. Elle doit ensuite être transmise en bonne et due forme au département.
Assurez-vous que le document final correspond à l’entente conclue verbalement. Assurez-vous également que les étudiants et étudiantes qui signeront l’entente soient choisi-e-s à cette fin par le groupe-cours. Vérifiez aussi que cette signature ait lieu en classe et non lors d’une pause ou après le cours. Il vous est suggéré de noter les modifications apportées au plan de cours afin d’assurer un suivi tout au long de l’année et de faire respecter ladite entente. L’entente d’évaluation peut être modifiée en cours de session avec l’accord unanime de l’enseignant ou de l’enseignante et de l’ensemble des étudiants et étudiantes.
Points à surveiller
Les critères d’évaluation doivent être précisés clairement.
Si l’évaluation porte sur un seul travail de session, la production de ce travail doit donner lieu à plus d’une évaluation et à une notation par étapes : projet de recherche, bibliographie commentée, etc. S’il y a un examen final, il ne doit pas compter pour plus de 50 % de la note totale.
La charge de travail (en termes de présence, d’études et de travaux à remettre) doit être raisonnable. Il faut éviter toute obligation de se procurer du matériel coûteux plus ou moins lié au cours.
Il convient aussi de se renseigner sur les modalités de correction du français, à savoir si elles correspondent bel et bien à la politique départementale en la matière.
Quelques suggestions
L’évaluation des apprentissages n’est pas l’apanage de l’enseignant ou l’enseignante. Il existe des formes de coévaluation par lesquelles l’étudiant ou l’étudiante (ou le groupe) peut évaluer le travail académique.
Rejetez la notation de la présence en classe : elle n’est en aucun cas obligatoire.
Le règlement no 5 des études de premier cycle permet les travaux en équipe. Dans ce cas, l’entente d’évaluation doit spécifier quels éléments et quels aspects du travail se feront en équipe, quelle proportion de l’évaluation ira à chacun et à chacune, le nombre de membres d’une équipe, son fonctionnement, l’encadrement que lui fournira l’enseignant ou l’enseignante.
Essayez de négocier une diversité de modes d’évaluation parmi lesquels vous pourrez faire un choix répondant à vos aptitudes et à vos goûts. Par exemple, choisir deux questions parmi quatre, choisir deux modes parmi trois (un travail de session ou un examen combinés à deux petits travaux par exemple), retenir les deux meilleurs notes parmi trois, etc.
Dans l’échéancier du cours, il est utile de prévoir que les dates de remise des travaux corrigés ne soient pas trop tardives, pour permettre des réajustements par la suite, si nécessaire. On doit également prévoir les dates de dépôt des questions dans le cadre des examens « maison ».
En ce qui a trait à la charge de travail, votre association étudiante modulaire devrait voir à l’établissement de normes acceptables respectant la spécificité de votre discipline d’étude.
La remise de travaux dactylographiés ne devrait pas être une exigence.
Prévoyez aussi le droit de reprise en cas d’échec ou d’évaluation insatisfaisante ainsi que le droit de consulter les notes de cours durant l’examen.